Les Candidats

de Sarah Fourage

Synopsis

Nous sommes en 2012 et la denrée travail se fait rare.
Cinq candidats participent à un stage de développement personnel express (DPE) financé par le « Plot Emploi ». Certains se sont inscrits de leur plein gré, les autres y ont été contraints. Très vite, tous se questionnent : Sont-ils en concurrence pour obtenir un CDD ? Doivent-ils réciproquement s’éliminer ? Quelles sont les règles du jeu ?
Face à eux, Bernard Muguet, un maître de stage aux méthodes atypiques. Et le mystérieux fantôme de sa sœur Agnès, reflet de l’âme de tous ces êtres qui tentent d’apprendre à survivre.

Un polar surréaliste, une tragi-comédie sur l’identité sociale et la valeur humaine.

 

Note de mise scène

Comment théâtraliser, poétiser, une situation réaliste, celle d’un stage se déroulant dans des locaux administratifs ? Comment représenter la mort sociale à travers l’histoire d’un groupe, d’une micro-société face à son maître ? Comment tendre le drame jusqu’à la tragédie dans un humour à la frontière du burlesque ?

Quatre bancs de type « chaises sur poutre » délimitent le lieu du stage. Un espace mental et à la fois concret. Comme l’empreinte du sol d’un Algéco. Autour de ce périmètre, une autre frontière, un hors-jeu, une autre réalité, celle d’Agnès évoluant sur un précaire proscenium, invitant le spectateur à venir faire un zoom dans le cerveau et la solitude des protagonistes.
Au-dessus de leur tête, un journal lumineux comme une épée de Damoclès, donne en mots et en chiffres l’évolution, la plongée de ces êtres dans la fureur de leur manque.
Huis-clos convergeant vers notre obsession d’examiner les rapports humains.

Dans cet espace où tout n’est qu’absurdité et dérision, le comique sera notre premier point d’appui. Comme une farce impitoyable.

Le temps sera traité de façon quasi chorégraphique avec des moments distendus, étirés dans les mouvements et l’amplitude des corps.
Il est important que tous les comédiens restent au plateau. Nous voulons densifier et détailler la montée en puissance de ces personnages qui ne comprennent pas les règles du jeu, prisonniers d’un concours truqué, oppressés par un système qui les dépasse.

Nous voulons décrire, face à eux, l’incohérence d’un homme, Bernard Muguet, en rupture avec ses objectifs. Donner à comprendre l’évolution d’un mensonge tel une tumeur grandissante dans ce lieu fermé et enfermant. Tendre un miroir sur cette fuite en avant jusqu’à la mise en échec du père.

Au final questionner la peur, la rencontre et le mensonge.

L'auteur

Née à Nantes, Sarah Fourage écrit pour le théâtre depuis une quinzaine d’années. Titulaire d’une licence d’anglais, elle a été formée en tant que comédienne à l’ENSATT de Lyon. Après sa formation, elle a travaillé comme actrice (et parfois marionnettiste) notamment sous la direction d’Émilie Valantin, de Michel Raskine, de Jacques Rebotier, de Céline Massol, de Claudia Stavisky, de Dag Jeanneret, de Christelle Mélen, de Philippe Delaigue, d’Olivier Coulon-Jablonka...
C’est grâce à Marie-Sophie Ferdane, actuellement pensionnaire à la Comédie-Française, que plusieurs de ses textes ont été joués à partir de 2001. Cette dernière, rencontrée dans sa promotion, met en effet en scène : Une Seconde sur deux, spectacle créé en 2001 ; Loteries, créé en 2003 ; Plexi-hôtel, spectacle déambulatoire créé 2004 ; On est mieux ici qu’en bas en 2005, qui a bénéficié d’une tournée des ATP.

En tant qu’auteur dramatique, Sarah Fourage a reçu les encouragements et l’aide financière de l’Association Beaumarchais, du CNL, par deux fois, de la DGCA / Ministère de la Culture, et a eu la chance de résider à la Chartreuse (Centre National des Écritures du Spectacle) à deux reprises. Installée à Montpellier depuis 2005, elle y a rencontré la compagnie Machine Théâtre sur le projet de Gibiers du Temps mis en scène par Céline Massol, puis a travaillé en tant que dramaturge sur le projet des Candidats, au Cratère, Scène nationale d'Alès. Ce travail lié à une écriture de plateau débouchera sur l’écriture de la pièce Les Candidats, commande passée par la compagnie Machine Théâtre. La collaboration se poursuit avec la création du texte Perdu pas loin, dans le cadre du dispositif « Collèges en tournée ».
En Languedoc Roussillon, le Cratère d’Alès, Christelle Mélen, puis Anna Delbos-Zamore, metteuses en scène, lui passent également commande.  
En Rhône-Alpes, le groupe des Vingt la sollicite pour écrire un texte court : Sans la Langue. Il est mis en scène par Thomas Poulard et édité chez Color Gang. Philippe Delaigue, pour la Fédération, lui permet aussi d’écrire On est des fanions dans le cadre du projet « Cahiers d’Histoire », qui se joue dans de nombreux lycées et autres lieux entre 2009 et 2012.