L'éternel mari

d'après Fédor Dostoïevski

 

L'histoire est celle de Veltchaninov, bourgeois mondain célibataire à l'approche de la quarantaine empêtré dans son hypocondrie qui se trouve soudainement poursuivi par Pavel Pavlovitch Troussotzky, « éternel mari ». Veltchaninov a été l'amant de sa femme Natalia tout juste morte au début du récit et peut-être est-il le véritable père biologique de Lisa, sa fille unique…

Depuis ce motif aux apparences de vaudeville, Dostoïevski compose un huis clos cauchemardesque où l'on suit les aventures pathétiques, délirantes et grotesques de ce couple mari/amant. Une sorte de Faust de la psyché humaine dont le pacte n'est plus celui de l'éternité et où l'âme peut désirer sa propre chute.

Il n'y pas de narration objective, mais un récit subjectif parcellaire et déformé par la vision, les défauts de mémoire, les sentiments, sensations, et plus généralement l'état psychique défaillant de Veltchaninov.

Tout presque se passe la nuit, imbibée d'alcool, tout se déplie dans un jeu cruel, comme si chaque motif en dissimulait un autre dans une manipulation perpétuelle.

Les chapitres – titrés comme des tableaux – jettent en un claquement de doigt le lecteur à la manière d'un cauchemar, d'un appartement à l'autre, d'une maison à un cimetière.